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Libération

Le regret du divorce non consommé

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Certains auraient préféré une rupture franche Fabius-Hollande en décembre.
publié le 10 mars 2005 à 0h54

C'est l'histoire du vieux couple qui regrette de ne pas avoir divorcé. Et constate, amer, qu'il est désormais trop tard. Que malgré l'un, malgré l'autre, il faut continuer de vivre ensemble. En chiens de faïence. Pour les enfants, en l'occurrence le parti.

Cette histoire, c'est celle de François Hollande et de Laurent Fabius, des partisans du oui et du non au PS. «On aurait dû les virer le 2 décembre», se lamente un proche du premier secrétaire en désignant les fabiusiens toujours membres de la direction. «La question de leur départ de la direction pouvait se poser au lendemain du référendum interne», reconnaît André Vallini, député de l'Isère. A l'époque, Jack Lang et Jean-Marc Ayrault étaient de ceux qui avaient poussé Hollande à se séparer des fabiusiens. «Ils vont nous emmerder», avait pronostiqué le député du Pas-de-Calais.

L'exécutif de la direction compte 5 secrétaires nationaux fabiusiens ­ dont Laurent Fabius lui-même ­, et une dizaine de membres du bureau national font partie de la même écurie. Claude Bartolone, fabiusien, secrétaire national à la communication, «sans bureau, sans assistant, sans téléphone» depuis la défaite du non à la consultation interne, était partisan de quitter la rue de Solférino. Mais «c'est une aventure collective», dit désormais le député de Seine-Saint-Denis. Autrement dit : Fabius a dit on reste, donc on reste. La ligne, c'est : «S'ils veulent nous sortir qu'ils le fassent !»

L'autre moitié du couple rétorque par la bouche d'un député proc