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Libération

De droite à gauche, les mots de la discorde strasbourgeoise.

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Le maire délégué accuse Trautmann de «faire du Le Pen» puis s'excuse. Une nouvelle crise éclate entre l'UMP et le PS.
publié le 11 mars 2005 à 0h55

Strasbourg, de notre correspondant.

La crise, encore. Depuis le début de la semaine, le débat politique strasbourgeois vire à la guerre ouverte entre une droite accusée d'ériger l'invective en mode de gestion des affaires municipales et une gauche jugée «mesquine» et «revancharde». Tout commence lundi, au conseil municipal, lors du débat sur la vente par la ville à l'office HLM de Strasbourg, pour un montant de 9 millions d'euros, de deux immeubles du centre-ville. Construits en 1932 sur des terrains municipaux mais financés par l'organisme HLM, ces bâtiments ont intégré le patrimoine de la ville fin 2004, à l'échéance d'un bail emphytéotique.

«Populiste». Dans son intervention, l'ancienne maire (PS) Catherine Trautmann regrette que le tandem UMP Keller-Grossmann fasse «payer une deuxième fois les locataires». «Il n'y a pas de petit profit quand il s'agit de piquer dans la poche des plus modestes», accuse la conseillère municipale. Colère du maire délégué Robert Grossmann, qui reproche à Trautmann de «faire du Le Pen». Pour le groupe socialiste et républicain, l'insulte est insupportable : il quitte illico la séance du conseil municipal.

Robert Grossmann présente vite des excuses publiques pour cette comparaison, mais reproche à Trautmann un discours «populiste et violent». Dans la foulée, Fabienne Keller se fend d'une lettre ouverte à la chef de file socialiste qu'elle invite à «gendarmer [ses] troupes» pour préserver la sérénité des débats. L'actuelle maire dénonce «les chica