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Libération

Emmanuelli le résistant franchit la ligne jaune

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Le député des Landes a comparé le oui du PS au vote des pleins pouvoirs à Pétain. Un dérapage qu'il regrette.
publié le 12 mars 2005 à 0h57

Tout de suite les gros mots. A peine s'est-il affranchi temporairement du Parti socialiste, en menant ouvertement campagne pour le non au traité constitutionnel européen, qu'Emmanuelli dérape. Le plus drôle ­ ou le plus dramatique ­ est que c'est un ami qui l'a poussé dans le fossé.

«Majorité». Député socialiste des Landes comme lui, partisan du non comme lui, Alain Vidalies avait estimé que l'ancien premier secrétaire avait «franchi une ligne infranchissable» en faisant fi du résultat de la consultation interne au PS du 1er décembre. Réaction vendredi d'Henri Emmanuelli au micro de France Bleu Aquitaine : «Il n'y a pas de ligne infranchissable (...) Il y a eu une majorité socialiste pour envoyer le contingent en Algérie, ce n'est pas pour autant que cela a été une bonne chose. Il y a eu une majorité pour voter les pleins pouvoirs à Laval (en fait au maréchal Pétain en 1940, ndlr), ceux qui ont résisté sont passés à la postérité. Ceux qui ont approuvé ont été couverts d'opprobre. La ligne infranchissable dépend des moments et des causes.»

L'utilisation de cet argumentaire n'est pas véritablement une surprise. L'ex-président de l'Assemblée nationale l'a testé il y a quelques jours auprès de proches. Lesquels lui ont déconseillé de l'employer en public. Apparement, il n'a pas pu s'en empêcher. Comme si les débats internes à sa fédération des Landes l'avaient poussé à la faute. Certes, les cinq parlementaires PS du département se sont prononcés pour le non. Mais seuls deux d'entr