Menu
Libération

Salaires: Matignon ménage le suspense

Article réservé aux abonnés
Le gouvernement cherche le moyen de ne pas paraître céder devant les manifestations.
publié le 12 mars 2005 à 0h57

Cédera ? Cédera pas ? Vendredi soir, Jean-Pierre Raffarin n'avait toujours pas décidé de lâcher du lest pour permettre au ministre de la Fonction publique, Renaud Dutreil, de renouer le dialogue avec les syndicats. La veille, au démarrage de la manifestation parisienne (Libération de vendredi), un des principaux leaders syndicaux de la fonction publique expliquait clairement la règle du jeu : «Avec 0,8 %, on entre en négociation. Cela permet de garantir le pouvoir d'achat en 2005, et on peut commencer à discuter du reste.» Le coût de ce ticket d'entrée ne serait pas exorbitant : 300 millions d'euros en 2005, 600 millions en année pleine. C'est quinze fois moins que ce que la bonne surprise de la croissance à 2,3 % en 2004 a rapporté en «cagnotte fiscale».

«Brefs délais.» Jeudi, le ministre délégué au Budget, Jean-François Copé, rappelait que les marges budgétaires étaient «réduites», une façon de reconnaître qu'elles existent. Et de fait, le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, indiquait vendredi que Jean-Pierre Raffarin lui avait fait savoir par téléphone qu'il était «favorable à la réouverture de négociations salariales dans la fonction publique à brefs délais». «C'est ce que nous demandions avec les autres organisations syndicales, par conséquent nous accueillons positivement cette nouvelle», a ajouté Jean-Claude Mailly, précisant toutefois qu'«il n'a pas été question de chiffres».

Le problème pour le gouvernement est d'abord d'assurer la cohérence de s