A vaincre sans péril, Nicolas Sarkozy triomphe sans gloire. Hier, dans l'une des circonscriptions les plus à droite du pays, il a facilement retrouvé, avec 70,74 % des voix, le siège de député des Hauts-de-Seine qu'il avait dû céder à sa suppléante en entrant au gouvernement en 2002. Après une brève campagne électorale qui s'est résumée à un meeting et quelques réunions d'appartement, le président de l'UMP a tout de même réussi à mobiliser suffisamment d'électeurs pour s'épargner un second tour qui aurait fait un peu désordre dans sa trajectoire élyséenne. Grâce à une participation correcte pour une partielle (41,3 % des inscrits), les électeurs de Neuilly-sur-Seine et de la commune voisine de Puteaux lui ont donc évité cet affront. Mieux : ils lui ont offert l'élection la plus confortable de toute sa carrière législative, reléguant loin derrière la candidate du PS (11,66 %).
Son retour attendu dès demain dans l'hémicycle se devait d'être sans tache. Après avoir séduit les militants et pris la présidence du parti au nez des chiraquiens, il retrouve donc sa place au sein du pléthorique groupe UMP (362 députés) qui détient, à lui seul, une large majorité de l'Assemblée.
Le problème, pour Sarkozy, est qu'il y compte très peu de partisans affirmés. Les dirigeants du groupe, dont le président Bernard Accoyer, sont pour la plupart des fidèles du chef de l'Etat, décidés à ne pas laisser les députés de la majorité en tête à tête avec le nouveau taulier de l'UMP. La confrontation s'ann