Circulez, il n'y a rien à voir : le président du Medef a opposé hier une fin de non-recevoir à l'invitation à négocier lancée dimanche par le Premier ministre. «Dans le secteur privé, a rappelé Ernest-Antoine Seillière, rendant compte de la réunion mensuelle du conseil exécutif de l'organisation patronale, il n'y a pas d'autorité qui puisse décider des salaires, le Medef moins que personne.» Il a bien reconnu une baisse du pouvoir d'achat de 0,3 % observée par l'Insee en 2003. Mais elle serait «une affaire de perception». Et d'ailleurs, a-t-il souligné, le pouvoir d'achat sera en hausse en 2004.
«La décision des salaires appartient à l'entreprise», a-t-il poursuivi. «Quand on explique aux 700 000 entrepreneurs que nous représentons qu'il faut augmenter les salaires comme dans la fonction publique, alors qu'il y a eu les 35 heures, 17 % de hausse du Smic en trois ans, et les rigueurs d'un code du travail dont on ne veut pas modifier un iota, ils sont stupéfaits, inquiets ou furieux.» D'autant que «les branches ne cessent de négocier», a-t-il expliqué en évoquant la réunion de la commission nationale de la négociation collective convoquée vendredi : «Chaque branche est libre. Mais je ne pense pas qu'elles soient toutes capables de faire en sorte que les minima salariaux rattrapent le niveau du Smic lorsque la hiérarchie des salaires a été écrasée.» Le Medef, cependant, participera à cette réunion présidée par le ministre des Relations du travail, Gérard Larcher.
Seillière a rése