Le non sur un plateau ou le non sur une estrade ? Ce soir, les opposants socialistes au traité constitutionnel européen auront l'embarras du choix. Laurent Fabius est l'invité de l'émission Questions ouvertes sur France 2. Le numéro 2 du Parti socialiste devrait continuer l'exercice de funambule auquel il se livre depuis que les militants socialistes ont voté oui, le 1er décembre, en continuant à osciller entre le respect du vote militant et l'expression de ses convictions. Bref, il fera campagne sans le dire. Jean-Luc Mélenchon, lui, n'a pas ces pudeurs. Cofondateur avec Henri Emmanuelli du courant Nouveau Monde, le sénateur de l'Essonne, sera à la même heure en meeting commun à Paris avec des communistes, des représentants de la gauche souverainiste, des Verts ou de l'extrême gauche antitraité. Marc Dolez, le député socialiste du Nord, fera de même à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise).
Symptomatique. La télé, les réunions publiques : les socialistes partisans du non se divisent le travail et ratissent large. Mais cette double présence est aussi symptomatique d'une difficulté qui pourrait les empêcher de créer dans les semaines qui viennent une véritable dynamique autour du non de gauche : l'absence de stratégie commune et surtout de leader pour porter leur parole. Dans les sondages, «Laurent Fabius est l'homme politique le plus identifié au non», certifie-t-on dans son entourage. Sa vraie-fausse campagne l'empêche pourtant de prendre vraiment la tête du camp des opposants au t