Pas concernés, mais inquiets. Le procès-fleuve des marchés truqués d'Ile-de-France, qui s'est ouvert hier, affole les responsables politiques. A gauche comme à droite, on cherche à minorer l'importance de cette grand-messe judiciaire qui va mettre à nu les pratiques vieilles d'une quinzaine d'années de financement occulte des partis politiques. Certes, les temps ont changé et le financement de la vie publique est plus transparent. Comme souvent, la plupart des acteurs en cause seront des chefs d'entreprise et non des élus. Comme Michel Giraud, ex-président du conseil régional d'Ile-de-France, les rares politiques appelés à la barre n'ont plus de fonctions officielles. Mais, au lendemain de l'affaire Gaymard, la petite musique du «tous pourris» risque de résonner aux oreilles de bien des électeurs, à deux mois du référendum sur l'Europe. Les partisans du non attendent avec gourmandise le début des débats au tribunal correctionnel de Paris.
«Le procès des lycées, ça fait longtemps que j'ai noté les dates sur mon agenda de campagne, confiait, voilà peu, Philippe de Villiers, chef de file des souverainistes. Ça va être ravageur pour le oui. Ils y sont tous ! Et ça, c'est comme l'affaire Gaymard, ça parle aux gens. Les parents qui n'ont pas de quoi payer un cartable neuf au petit et qui entendent que les partis ont détourné des centaines de millions de francs, ils pensent quoi, à votre avis ?» Profitant de l'aubaine que constitue pour lui ce procès, Villiers a trouvé les basiq