C'est l'homme clé du procès, celui vers qui convergeaient hier tous les regards. Michel Roussin, commandant de gendarmerie à la DGSE, puis directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, va-t-il parler ? Pendant les sept années d'instruction, il a refusé de s'expliquer, contestant la partialité d'un des juges. Il se présente pour la première fois dans une enceinte judiciaire. En première ligne.
Système. L'ordonnance de renvoi le place au centre de l'affaire. Depuis la mairie, Roussin impose le système de corruption à Michel Giraud, le président de la région. Il était, selon le juge, «particulièrement informé de l'accord politique entre les partis et les entreprises relatif aux 2 % et à sa répartition.» Il aurait «arbitré les rivalités entre partis» et «reçu des fonds des entreprises».
Roussin est l'un des rares protagonistes pouvant répondre à cette question centrale : qui a impulsé le système ? Si ce n'est lui, il ne reste que son patron : Chirac. Celui-ci dans l'impossibilité constitutionnelle de se rendre au tribunal, Roussin va porter seul la croix du financement du RPR. Après avoir enduré, sans craquer, quelques jours de prison à l'hiver 2000.
Il a rarement parlé. En juillet 2001, il livrait à la presse cette formule riche de sous-entendus : «J'ai bien conscience que le silence que je m'impose en arrange plus d'un.» Puis à nouveau le silence. Mais à l'automne 2004, lors du procès en appel de l'affaire des emplois fictifs du RPR, surprise : mis en cause par Ala