Toulouse, de notre correspondant.
«Nous sommes à l'avant-garde du débat national sur les OGM» : Philippe Martin, le président socialiste du conseil général du Gers, où les essais OGM se multiplient depuis deux ans, est plus que jamais prêt à organiser un référendum départemental visant à les interdire. Saisi hier par le préfet du Gers, le tribunal administratif de Pau pourrait pourtant le priver des moyens légaux de réaliser cette consultation.
Attendons que le jugement soit rendu, le 5 avril, temporise Philippe Martin. Lequel calcule la meilleure manière de braver l'obstacle au motif que «la légitimité l'emporte parfois sur la légalité. Les gens ont envie de se mêler des questions qui touchent aux territoires qu'ils habitent». En sociologue, le président du conseil général observe que la question des cultures OGM fait aujourd'hui débat dans la société. En bon républicain et ancien de la préfectorale, il estime aussi que le débat devrait l'emporter sur la méthode plus violente des fauchages. Dans son costume d'homme politique enfin, il juge que la confrontation des scientifiques, des législateurs et des militants anti-OGM ne suffit plus. Et que seule «une consultation électorale peut donner l'occasion aux citoyens de s'informer».
Compétences. Il a pour lui un sondage publié par la Dépêche du Midi selon lequel 77 % des Gersois, et parmi eux les agriculteurs dans leur majorité, souhaitent cette consultation (1). Mais l'Etat et son représentant dans le Gers ne sont apparemment pas