Menu
Libération

Chirac se découvre héraut de l'Europe sociale

Article réservé aux abonnés
A Bruxelles, le chef de l'Etat a plaidé, hier, pour la Constitution européenne, qu'il a qualifiée de «progrès».
publié le 24 mars 2005 à 1h06

Bruxelles (UE), envoyés spéciaux.

«Je ne savais pas que vous aviez un gouvernement socialiste en France !» Le président en exercice du Conseil européen, Jean-Claude Juncker, s'est moqué de la délégation française après le vibrant plaidoyer de Chirac en faveur du «modèle social européen». Inquiet de la montée du non à la Constitution, le président de la République a profité du sommet des Vingt-Cinq, qui s'est clos hier à Bruxelles, pour répondre aux craintes des Français en démontrant qu'Europe ne rime pas avec «libéralisme». Fort du rétropédalage du Conseil européen sur le projet de directive Bolkestein, il a dévoilé, en conférence de presse, ce qui sera sans doute son argumentaire de campagne.

Le chef de l'Etat a vanté les mérites d'une Constitution porteuse, selon lui, de «progrès en matière sociale» et «économique». Dans un clin d'oeil aux électeurs de gauche, il a souligné que, pour lui, elle permettra d'éviter plus aisément l'adoption de textes trop «libéraux».

«Plébiscite». Surtout, après les deux sondages donnant le non gagnant, il a voulu distinguer les enjeux : le référendum du 29 mai «n'est pas une question politique, c'est une question européenne». «Ce n'est pas l'alternance politique qui est en cause, ce n'est pas un plébiscite», a-t-il insisté afin de signifier que, même si le non gagnait, il ne quitterait pas l'Elysée. Il s'adressera «le moment venu» aux Français pour leur expliquer les mérites de ce texte et les risques que ferait peser sur la France son rejet («