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Libération

Pour Villepin, le référendum masque une autre campagne.

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publié le 24 mars 2005 à 1h06

Ça n'a pas tardé. Trois jours après la publication du deuxième sondage pronostiquant un rejet de la Constitution européenne, la droite en est déjà à se déchirer. Hier, tandis que le chef de l'Etat donnait une conférence de presse à Bruxelles (lire page 17), les ténors de l'UMP ont multiplié les accusations mutuelles et les coups fourrés. Pour les chiraquiens, tout est de la faute à Sarkozy, soupçonné de vouloir torpiller le référendum. Mais si Jean-Pierre Raffarin préfère temporiser avec le président de l'UMP, Dominique de Villepin, lui, en est déjà à préparer l'après-référendum. Poussé par la vieille garde chiraquienne, il se voit déjà à Matignon. Détail amusant : pour les deux hommes, désormais rivaux, la recomposition nécessaire passe par une alliance avec l'UDF. Récit de vingt-quatre heures agitées.

Mardi, 18 h 30. Raffarin est en colère. Dans les couloirs de l'Assemblée, Frédéric de Saint-Sernin, son secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire, a déclaré que le Premier ministre était «un petit peu affaibli dans les sondages» et a estimé qu'«un tiers de soutien (dans les sondages, ndlr), ce n'est pas suffisant». Saint-Sernin n'est pas n'importe qui : c'est l'expert en sondages de l'Elysée. C'est aussi le cousin de Dominique de Villepin. Michel Boyon, le directeur de cabinet de Matignon, l'appelle et exige une lettre d'excuse.

Mardi, 19 h 30. Henri Cuq, le ministre chargé des relations avec le Parlement, reçoit pour l'apéritif une poignée d'amis de longue date du chef d