Contrairement aux apparences, les lycéens ne désarment pas. Sur le pavé parisien, ils n'étaient que 2 500 hier, selon la police, pour une manifestation que nombre d'entre eux jugeaient «avant tout symbolique», le jour de l'adoption définitive de la loi Fillon (lire ci-contre). Mais à Paris comme en province ils étaient 10 000 au total le nombre de manifestants ne reflète pas l'état réel de la mobilisation.
Premièrement, parce que les deux principales organisations (UNL et Fidl) n'ont pas appelé à défiler. Ensuite, parce que c'est à l'intérieur ou devant leurs établissements qu'ils sont peut-être en train de donner un nouveau souffle au mouvement. Ou, au moins, de s'offrir un baroud d'honneur à la mesure du mécontentement suscité par la réforme Fillon : selon le ministère, vingt-cinq lycées ont été occupés toute la journée d'hier et cinquante-cinq autres partiellement bloqués. L'appel à l'occupation des lycées lancé par la coordination nationale a touché, hier, près de quatre pour cent des lycées de France.
Paralysie. Mais cette nouvelle forme d'action a surpris. «Des lycées qui n'avaient quasiment rien fait depuis le début du mouvement ont été bloqués, assure Léon, 16 ans. Comme les manifestations n'ont rien donné, nous allons paralyser le système.» Ainsi au lycée Jules-Ferry, dans le IXe arrondissement de Paris, les premiers sont arrivés à 6 heures jeudi matin pour condamner, à l'aide de chaînes, tous les accès. «En bloquant les portes on ne se contente p