Raffarin se fâche. Tout rouge. Affaibli par la brutale montée du non à la Constitution européenne dans les sondages, le Premier ministre était hier soir l'invité du journal de TF1. Il a tenté de redonner un peu de lustre au camp du oui. Mais il a surtout profité de l'occasion pour taper du poing sur la table et mettre en garde ceux qui se voient déjà prendre sa place. «Je suis un bon garçon, mais je n'aime pas qu'on me marche sur les pieds», a-t-il lancé, d'un ton presque martial. Une fois n'est pas coutume, la principale cible de son courroux n'était pas Nicolas Sarkozy, mais Dominique de Villepin, le ministre des Affaires étrangères, qui mène ouvertement campagne pour prendre sa place à Matignon (Libération d'hier).
Sans que le nom de son ministre ne soit cité, Raffarin s'est montré très net : «Je lis ici ou là qu'il y a des candidats à ma succession (...) Les jeux perso ne sont pas des jeux d'avenir. La valeur d'un gouvernement, ce n'est pas le talent de tel ou tel, c'est la capacité d'action de toute une équipe. Tous ceux qui ne jouent pas le jeu de l'équipe freinent l'action et de ce point de vue-là sont coupables.» Depuis quelque temps, Matignon chuchote que Villepin ne fait pas grand-chose au ministère de l'Intérieur ; désormais, la querelle est sur la place publique. Quant à Frédéric de Saint-Sernin, le secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire (et cousin de Villepin), auteur de propos peu amènes à son endroit, il a évacué son cas en quelques mots.
«La victoire a