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Libération

La CGT avance son congrès pour crever l'abcès

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Après le désaveu de Bernard Thibault, les dirigeants veulent clarifier le rôle du syndicat.
publié le 30 mars 2005 à 1h13

La CGT devrait tenir son 48e congrès fin avril 2006 à Lille. Avec quelques mois d'avance sur le calendrier. Le conseil confédéral national (CCN, qui réunit les fédérations et les unions départementales) doit le décider formellement ce matin au siège de la centrale, à Montreuil. En février, le même CCN avait désavoué le secrétaire général, Bernard Thibault, en appelant au «rejet» du projet de Constitution européenne. Pendant une soirée dramatique, un conflit de compétence avait opposé la direction de la CGT (commission exécutive) et le CCN pour savoir qui avait le droit de parler au nom de la centrale. Bernard Thibault avait songé à démissionner, puis présenté une autocritique en règle.

Le congrès de Lille aura donc pour fonction de crever l'abcès. La direction, Bernard Thibault en premier lieu, compte clarifier «la place de la CGT dans la société». Comme il l'avait déclaré à Libération, le 21 février, il considère que certains des militants cherchent à faire jouer à la CGT un rôle de substitut aux partis politiques de gauche. Une orientation qu'il récuse. «Il faut régler, explique Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral, le décalage entre l'audience de la CGT et son incapacité chronique à assumer ses responsabilités.» Deux autres dossiers, qui traînent depuis plusieurs années, de congrès en congrès, devront aussi être tranchés : celui des structures internes et celui des cotisations. De quoi dresser contre la direction les puissantes fédérations, qui jouissent dans l