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Libération

Les dépités du oui de retour à l'Assemblée nationale

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publié le 30 mars 2005 à 1h15

Le non s'incruste et les députés du oui dégustent. Et pas que du chocolat. Hier, à l'Assemblée, ils sont rentrés patraques de leur week-end pascal. De droite comme de gauche, ils se sont aperçus, entre un petit tour au marché et une remise de décoration, que les sondages favorables au non à la Constitution européenne (1) étaient confirmés par les dires de leurs électeurs. «Le non est de plus en plus serein, décomplexé, constate Dominique Dord, député UMP de Savoie et proche de Raffarin. Comme s'il y avait une certaine fierté à dire non. Dans ma propre mairie d'Aix-les-Bains, les trois secrétaires, qui votent généralement pour nous, m'ont dit qu'elles ne voyaient aucune raison d'approuver la Constitution.» Résultat : Dord a déchiré la première version de la lettre qu'il allait envoyer à ses militants et en a rédigé une seconde «pour répondre directement aux préoccupations des gens : délocalisations, perte de pouvoir de la France, entrée de la Turquie... Rien à voir avec la Constitution européenne, mais c'est ça qu'ils veulent». Désormais, estime-t-il, «il faut laisser le non tourner en rond».

«Les gens, chez moi, ont simplement envie de faire mordre la poussière à toute la classe dirigeante, témoigne Hervé Morin, député UDF de l'Eure. Une sorte de sentiment prérévolutionnaire dont l'Europe serait devenue l'otage.» Mais le chef de file des députés centristes a trouvé la parade : «Je leur dis : "Si vous voulez que l'Europe se calque sur le modèle américain, votez non."» Il paraî