Comme au tribunal, les prévenus ont dû lever la main droite et jurer de dire «toute la vérité». Inculpés de délit fiscal par le groupe UMP de l'Assemblée nationale pour avoir fortement augmenté les impôts régionaux (+ 24 %), cinq des vingt présidents de région socialistes se sont rendus hier devant une commission d'enquête parlementaire pour défendre leurs choix budgétaires. Dans le rôle du procureur, Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, les a soumis à la question dans une ambiance tendue. Quelques minutes auparavant, c'est Jean-Pierre Raffarin qui avait ouvert les hostilités en déclarant devant l'Assemblée nationale : «A gauche, l'impôt a du goût, il a de la saveur. Il sert à financer la démagogie !» Une attaque frontale saluée une fois n'est pas coutume par une standing ovation des députés de la majorité.
«Retrait de l'Etat». Le débat s'est donc poursuivi dans l'ambiance plus feutrée de la commission d'enquête parlementaire. Alain Rousset, président de l'Aquitaine et grand manitou de l'Association des régions de France (lire ci-contre), a d'abord voulu relativiser la hausse des impôts en rappelant le faible poids fiscal des régions. «Si la région augmente de 20 % (ses impôts, ndlr), c'est la même chose que si le département augmente de 4 %, ou la commune de 2 %.» Et Rousset de justifier cette hausse par le «retrait systématique de l'Etat», notamment dans le domaine des transports, des aides aux entreprises ou de la formation des demandeurs d'emploi. «Pallier le déseng