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Libération

Un député UMP accusé de manipulation électorale

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Selon son adversaire PS, il aurait téléguidé des candidatures d'extrême droite à Belfort.
publié le 31 mars 2005 à 1h16

Belfort envoyé spécial

L'affaire pourrait faire du bruit. Et pas seulement dans le petit département du Territoire de Belfort. Francine Gallien, candidate PS battue au second tour des élections cantonales de 2004 par le député UMP Damien Meslot, a déposé hier une plainte contre X auprès du procureur de la République de Belfort. Elle vise implicitement Damien Meslot, soupçonné d'avoir téléguidé deux fausses candidatures d'extrême droite. L'objectif aurait été de grappiller quelques voix aux candidats FN afin d'éviter de périlleuses triangulaires au second tour.

En mars 2004, peu avant la clôture des inscriptions, Catherine Capponi, «35 ans, sans profession», présente sa candidature dans le canton de Châtenois-les-Forges. Elle dépose en même temps la candidature de Gilles Parisot, «42 ans, ouvrier», dans le canton de Belfort-Centre, que Francine Gallien dispute à Damien Meslot. Ces deux candidats de dernière minute présentent une profession de foi identique intitulée les Français d'abord. Sans disposer de l'investiture FN, ils affirment partager les «idées de Jean-Marie Le Pen». Mais, bizarrement, Catherine Capponi (1,79 % des suffrages) appelle entre les deux tours à voter pour le candidat UMP, au détriment du FN qui a réussi à se maintenir. Dans le canton de Belfort-Centre, la triangulaire est évitée, et Meslot sort vainqueur avec 54 % des voix au second tour.

Selon le quotidien régional le Pays, la candidate Capponi a été embauchée par Damien Meslot quelques semaines plus tard