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Libération

25 maires du Pays basque français dans le collimateur du préfet

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Contestation des subventions à l'Association pour la partition des Pyrénées-Atlantiques devant le tribunal administratif.
publié le 2 avril 2005 à 1h26

Toulouse, de notre correspondant.

«Le retour à des préfets du XIXe siècle indiquant aux communes ce qu'il est bon de penser est tout simplement insupportable. Que les délibérations d'un conseil municipal soient annulées parce que ne correspondant pas aux voeux de l'Etat relève du délit d'opinion politique.» Le maire d'Arbérats-Sillègue, Sauveur Bacho, n'est pas content. Militant pour la partition des Pyrénées-Atlantiques en un département Béarn à Pau, et Pays basque à Bayonne, il ne digère pas les arguments développés jeudi par la préfecture des lieux devant le tribunal administratif de Pau. Le représentant de l'Etat s'oppose en effet au vote par les communes de subventions à l'Association des élus pour un département Pays basque.

Cette dernière regroupe 92 des 158 communes répertoriées comme relevant de la bascophonie et réclame depuis vingt-cinq ans la création d'un département propre, la mise en place d'une chambre d'agriculture, d'une université et l'officialisation de la langue basque. Ces objectifs ne sont «en aucun cas de la compétence d'un conseil municipal» ni ne représentent un quelconque «intérêt communal», proteste le préfet. «Je suis ahuri, réagit Sauveur Bacho. C'est une vision ringarde des choses. Et en contradiction avec la décentralisation selon le Premier ministre Raffarin.»

Le match a débuté en 2003 entre le préfet et la commune d'Espelette (3 500 habitants) pour une subvention de 150 euros. Premier refus du préfet. Auquel la commune et son maire, André Darra