Pasqua au dépourvu. Le sénateur des Hauts-de-Seine lance, samedi, ses maigres et ultimes forces dans la bagarre référendaire. Il n'avait lui-même pas prévu de sortir ce printemps du Palais du Luxembourg pour battre les estrades. Pas plus qu'il n'avait envisagé un instant que son parti croupion le Rassemblement pour la France (RPF), 2 000 militants revendiqués serait au nombre des huit formations politiques habilitées à participer à la campagne. C'est-à-dire à bénéficier d'un temps d'antenne. Et, surtout, à toucher une manne de 800 000 euros de l'Etat (en échange de factures). Cette promotion inattendue du RPF a étonné, à droite comme à gauche. En privé, François Bayrou (UDF) et François Hollande (PS) ironisent sur «les vieux liens» qu'entretiennent Charles Pasqua et Jacques Chirac.
Sauvetage. Cette histoire du sauvetage du RPF débute, de fait, à l'Elysée. Cet hiver, Jacques Chirac a consulté toutes les formations politiques représentées au Parlement. Il en a tiré une conclusion inédite : l'Etat doit participer au financement de la campagne électorale en subventionnant, de manière équitable, les partisans du oui et du non. Pour mettre en oeuvre ce principe, les services du ministère de l'Intérieur ont plongé dans leurs archives. Tout naturellement, ils se sont inspirés de ce qui a prévalu en 1992, au moment du référendum sur Maastricht. A l'époque, l'accès à la campagne radiotélévisée avait été réservé aux associations et formations politiques qui bénéficiaient d'un financ