Les trotskistes lambertistes du Parti des travailleurs (PT) maîtrisent l'art du débauchage. Avec, cette fois, comme prise, le patron de la fédération PS du Nord, le député Marc Dolez. Ce parlementaire qui a voté non à la révision de la Constitution au Congrès de Versailles participera le 16 avril à un meeting organisé par le Comité national pour le non à la Constitution européenne, un faux nez du PT. Il partagera l'affiche avec Daniel Gluckstein, le secrétaire national du parti d'extrême gauche. «Cette invitation qui m'a été adressée il y a trois semaines n'émane pas d'une formation politique précise, mais d'un comité national», explique Marc Dolez, qui assume sa présence à cette manifestation : «Plusieurs participants de sensibilités différentes se succèdent à la tribune. Ce qui ne veut pas dire que j'épouse les points de vue des autres intervenants.»

Son initiative fait grincer les dents de ses camarades socialistes. «Il est entré dans une logique totalement folle, comme s'il avait tellement de comptes personnels à régler qu'il en arrive à cette incohérence, se fâche Yves Durand, député PS du Nord. A chaque meeting, il monte d'un cran. Il a commencé avec Chevènement. Aujourd'hui, il partage une tribune avec quelqu'un dont je ne veux même pas prononcer le nom et dont la seule stratégie est d'éliminer la social-démocratie.» «A la différence de Jospin, je n'ai jamais appartenu à cette organisation, ni pratiqué la double appartenance», réplique Dolez, qui assure ne «pas engager