Sans intérêt et sans risque. Hier, en fin de journée, après trois d'heures d'échanges sur le traité constitutionnel européen, les députés toutes tendances confondues reconnaissaient avoir fait le minimum. «Quelle sinécure !» soufflait un député de l'UMP. Jean-Christophe Lagarde, UDF et partisan du non, parlait de «simulacre de débat» sans y avoir assisté. De fait, la Constitution oblige le Parlement à débattre, sans voter, de la question soumise à référendum.
Seul Jean-Marc Ayrault (PS) est sorti du lot. Ce qui lui a valu d'être à plusieurs reprises applaudi, par les siens comme par la droite. Défendant un «oui de combat», le président du groupe socialiste n'a pas sanctifié le traité. «Ce n'est pas le manège enchanté qui fera disparaître le chômage et stopper les délocalisations [...] C'est un compromis indispensable et imparfait.» Ayrault a réfuté l'hypothèse d'une «crise salutaire» qui ne l'est que «pour ceux qui se rêvent un destin d'homme providentiel».
Laurent Fabius n'était pas là pour l'écouter. En revanche, Jean-Pierre Raffarin l'a entendu le gratifier d'un possible échec du oui : «Vous avez instrumentalisé l'Europe pour justifier le désastre de votre gestion !»
Le Premier ministre, qui n'a même pas assisté à l'intégralité des échanges, a tenté d'apparaître comme le cador des explications, ponctuant son discours de références aux articles du traité. Selon lui, la Constitution ne relève en rien d'«un choix politique. C'est un discours de la méthode». En parfait élève, le