Ces temps-ci, François Hollande fait des cauchemars. Il voit le non l'emporter le 29 mai lors du référendum sur la Constitution européenne. A défaut de meilleurs sondages pour apaiser ses nuits, le premier secrétaire du PS a écouté hier soir, rue de Solférino, au siège du parti, l'Américain Jeremy Rifkin célébrer le Rêve européen. C'est le titre français du dernier livre, sorti l'an dernier aux Etats-Unis, de ce penseur inclassable. Intellectuel libéral au sens anglo-saxon du terme, c'est-à-dire anti-Bush, Rifkin est devenu célèbre avec son ouvrage, publié en 1995, sur la fin du travail. Il est connu pour ses positions anti-OGM ou ses travaux sur l'impact des changements scientifiques sur l'économie. Pour lui, le «rêve américain» est aujourd'hui dépassé par «the European dream». Hollande jubile. La construction européenne, «espace transnational unique au monde», est en train de supplanter le modèle américain. «Sans que les Européens s'en rendent compte», a précisé Rifkin. La sacro-sainte «réussite individuelle» prêchée outre-Atlantique est, selon lui, inopérante depuis la fin des années 60. En face, le modèle européen défend des valeurs de paix, de coopération, le développement durable, plus adaptés à la globalisation.
Un vrai bonheur pour socialistes pro-oui, un brin déprimés. Et tant pis pour le côté prédicateur typiquement US de l'invité, un peu vite baptisé le «Tocqueville d'aujourd'hui» par le député européen Harlem Désir. Rifkin ou «l'homme qui tombe à pic», a aussi adm