Nantes envoyé spécial
Nicolas Sarkozy fait le métier. Accusé par les chiraquiens de ne pas mener campagne en faveur de la Constitution européenne, le président de l'UMP a enfin mouillé le maillot, hier à Nantes, dans une école de management. Il a même tellement solennisé l'enjeu du rendez-vous du 29 mai qu'il confiait, peu avant sa rencontre avec les étudiants, qu'avec ce non menaçant, le pays se trouvait «dans une situation qui peut être apparentée à celle de 1969»... A l'époque, en votant non au référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat, les Français avaient congédié de Gaulle au bout de dix ans de présence du général à l'Elysée.
Attaque. Comme par hasard, pile-poil la durée de la présidence de Jacques Chirac, élu une première fois en 1995 ! Dès lors, quand il affirme qu'il n'a «rien à gagner à une victoire du non», on peine à le croire. D'autant qu'il n'hésite pas à montrer un sondage confidentiel selon lequel sa dernière attaque lancée contre le chef de l'Etat la semaine dernière (à savoir, la justification de la présence d'un candidat UMP contre le président sortant en 2007) est plébiscitée par 74 % des sympathisants de l'UMP. Nicolas Sarkozy se serait-il converti à la méthode Coué pour promettre le même sort à son aîné ? Officiellement, le président de l'UMP s'en défend. Et affiche sa bonne volonté : «Selon les sondages, c'est dans l'électorat UMP que le oui progresse le plus. Et les Français pensent que le meilleur avocat du oui, c'est moi.» Au cours d'un