Dix sondages favorables au non, un chômage toujours à la hausse... L'ambiance était grave hier à Matignon, lors du séminaire gouvernemental sur l'emploi convoqué par Jean-Pierre Raffarin à 8 heures du matin. Une atmosphère «studieuse, attentive», relève un participant : personne ne s'est permis de plaisanter, comme cela se fait habituellement lors de ces réunions de travail du jeudi, moins protocolaires que le Conseil des ministres.
La veille, le président de la République avait appelé l'ensemble du gouvernement à «la plus complète mobilisation» pour «faire reculer durablement le chômage». Le ministre de l'Emploi avait répondu aux critiques sur les retards de son plan de cohésion sociale en assurant qu'il se mettait «à l'oeuvre rapidement» et qu'il allait «faire baisser significativement les chiffres du chômage». Mais les deux seules mesures concrètes décidées mercredi en Conseil des ministres ont été la nomination du nouveau directeur de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE), qui n'est autre que le conseiller social de Raffarin, Christian Charpy, et la création d'un Conseil d'orientation pour l'emploi (COE). Ce conseil sera chargé de «formuler un diagnostic sur les causes du chômage» et de proposer des remèdes. Il comptera cinquante membres : syndicalistes, parlementaires, représentants de l'administration et des milieux économiques.
Le séminaire gouvernemental de jeudi n'a pas apporté grand-chose de plus. Presque tous les ministres, à la notable exception de Thierry Breton