Il a fait une apparition remarquée à Paris, jeudi, sur le thème : «De l'utopie révolutionnaire à la Constitution européenne», lors d'un colloque de l'association Confrontations Europe, fondée par l'ex-communiste Philippe Herzog. Ambiance solennelle, l'Hymne à la joie à l'entrée des invités. Quand arrive le tour du député européen, l'animatrice prévient l'auditoire : «C'est la première fois qu'on invite Daniel Cohn-Bendit, on avait peur qu'il ne prenne trop de place.» Elle ne sera pas déçue. Devant les micros, bras en l'air, le Vert allemand lance un cinglant «Camarades !». Applaudissements, rires étouffés.
D'emblée, son intervention est placée sous le signe de l'ironie. Une ironie à charge contre le non de gauche. Contre l'utopie révolutionnaire, «Dany» voit rouge : «Ceux qui se réfèrent à l'histoire bolchevique refusent la Constitution.» Il enchaîne les citations anachroniques. Congrès du Parti communiste soviétique de 1920, dictature du prolétariat, discours de Trotski : «Non, tout cela n'est pas dans la Constitution», tranche-t-il. Avant d'ajouter : «La vérité, la voilà : qui dit oui à cette Constitution dit non au traité de Nice, véritable garant d'une zone de libre-échange libérale. Derrière un oui, il y a un non, tandis que derrière un non, il y a un oui.» Pour l'eurodéputé, il faut admettre que cette Constitution est un compromis historique. Comment ? En dénonçant le «mirage du non». «Vous croyez que Marie-George Buffet, Fabius, Besancenot ou Bové seront élus Président