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Libération

Pour Hollande, certains «font le travail à la place de Le Pen»

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publié le 9 avril 2005 à 1h38

A Colomiers

«J'ai confiance en cette très belle aventure qu'est l'Europe.» Vendredi soir à Colomiers (Haute-Garonne), devant 1 100 élus et militants socialistes, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a eu le verbe haut et le coup de menton volontaire. Il s'est présenté en «responsable politique devant des citoyens qui demandent à être convaincus». En pédagogue donc, expliquant pourquoi le texte du traité constitutionnel justifie à lui seul le vote positif : «Après l'économie, la monnaie unique, il est enfin question de politique et de principes.» Mais aussi en professeur un rien «père Fouettard» avec les tenants du non qui font florès dans son camp : «Je n'accepte pas les arguments qui jouent sur la peur et ceux qui les développent. Si Le Pen ne s'est pas fait entendre dans cette campagne, c'est que d'autres font le travail à sa place...» Renversant l'argument qui court à gauche, François Hollande se dit certain que c'est le vote non qui ferait le jeu de Chirac, «laissé seul jusqu'en 2007 pour renégocier la place de la France en Europe». Et de citer l'exemple italien où la gauche, bien placée pour battre Berlusconi l'année prochaine, n'a pas hésité à ratifier le traité européen par vote au Parlement. Le patron du PS peut donc appeler à voter oui et pourfendre la politique du chef de l'Etat en même temps : «C'est un échec majeur pour son gouvernement concernant le chômage, les urgentistes, les enseignants et les lycéens.» Avant de conclure d'un coup d'oeil vers 2007