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Faut-il une Constitution?

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A l'origine du traité européen: des chefs d'Etat insatisfaits des dispositions du traité de Nice de 2000. La perspective de l'élargissement leur faisait craindre une perte d'influence au profit des petits pays.
publié le 11 avril 2005 à 1h41

Bruxelles (UE) de notre correspondant

L'idée de rédiger une Constitution pour l'Europe est née dans la tourmente des négociations du traité de Nice, conclu aux petites heures du lundi 11 décembre 2000. Quelque peu honteux du fruit de quatre jours et quatre nuits de pénibles discussions, les chefs d'Etat et de gouvernement ont accepté d'annexer au nouveau traité une «déclaration sur l'avenir de l'Union» : proposée par l'Allemagne, elle prévoit de se réunir à nouveau en 2004 pour rediscuter des institutions européennes, mais, cette fois, en associant la société civile, les parlements nationaux et le Parlement européen.

«Groupes pionniers». A l'époque, le mot même n'est pas couché par écrit car il est encore largement tabou, notamment au Royaume-Uni : une Constitution suppose un Etat fédéral, ce que n'est pas l'Union. Mais Joschka Fischer, chef de la diplomatie allemande, a lancé le mot en mai 2000, lors d'un discours fameux à l'université Humboldt de Berlin (lire ci-dessous). Il propose alors de créer une fédération européenne «fondée sur un traité constitutionnel». Le 27 juin suivant, Jacques Chirac, pour couper court aux rêves fédéralistes allemands, accepte, devant le Bundestag, de rédiger une «Constitution européenne» (lire ci-dessous). Mais son idée est qu'elle doit surtout faciliter, au sein de l'Union élargie, la création de «groupes pionniers» où quelques gouvernements pourraient marcher de l'avant, sans s'embarrasser de la Commission et du Parlement européen...

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