Strasbourg envoyé spécial
Jeanne d'Arc, les poilus de Verdun et les résistants de 1944... Pour lancer sa campagne antieuropéenne, Le Pen réquisitionne sans vergogne les héros et martyrs disponibles. Devant ses élus réunis en convention à Strasbourg, le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a prophétisé samedi la victoire du non au référendum sur la Constitution européenne. Il promet que «la France d'en bas» va «prendre sa revanche» et que «le résultat du référendum va éclater comme une bombe» : «Le 29 mai, ça va être le boomerang du 21 avril.» A ceux qui spéculent sur son absence dans cette campagne, le vieux chef du FN réplique qu'il va «étonner son monde» pendant «le mois de Marie», qui débute le 1er mai, date du défilé de la fête de Jeanne d'Arc. «Pour la France, avec Jeanne, celle qui a dit non» : ce jour-là, à Paris, Le Pen se prétend en mesure de mettre en scène «le plus grand meeting» des opposants à la Constitution.
En attendant, le départ en campagne est plutôt poussif : le parti d'extrême droite semble miné par les ennuis de santé de son chef, âgé de 76 ans. Et plus encore par les conséquences des sorties du délégué général Bruno Gollnisch sur les chambres à gaz et les propos de Le Pen sur «l'occupation allemande pas si inhumaine que cela».
Pour prévenir tout nouveau dérapage négationniste, Le Pen se réfugie dans la farce. Samedi, quand une journaliste suédoise a interrogé Gollnisch sur les propos qui lui ont valu d'être suspendu de ses fonctions universitai