«J'étais partisan du non, mais, face à la montée du non, je vote oui.» Cette phrase vaut à Manuel Valls, député-maire PS d'Evry, d'être nominé au prix de l'humour politique 2005 du Press Club. Pourtant, rien de plus sérieux. Symptôme de plus que la planète socialiste ne sait plus dans quel sens tourner, pour Valls, mieux vaut désormais approuver un traité néfaste que de pousser le parti vers l'implosion.
A l'automne 2004, Valls avait déjà surpris en appelant à voter non lors du référendum interne au PS. Considéré à l'époque par Arnaud Montebourg comme «la révélation de la campagne du non», l'ancien porte-parole de Lionel Jospin a été évincé de la direction du PS à l'issue du vote qui a vu le oui obtenir 59 % parmi les militants socialistes. Aujourd'hui, il a rallié le camp du oui. «Certains amis et électeurs qui avaient apprécié mon engagement de conviction ont du mal à m'entendre dire oui, concède-t-il. Mais, si le non l'emporte, on devra faire face à une crise profonde au PS. Et, si on casse notre parti, c'est l'alternance en 2007 qui est directement menacée.» Pour lui, les considérations politiciennes ont pris le pas sur le débat de fond : il faut sauver le soldat socialiste !
Sérieuse, la position de Manuel Valls l'est suffisamment pour avoir convaincu la majorité des militants de base de sa section. Sur 215 adhérents, 147 ont voté le 1er décembre. 58 % se sont prononcés contre le traité constitutionnel. Pourtant, beaucoup d'entre eux ont répondu positivement à l'appel lan