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Libération

Au PS, le chef d'orchestre cherche encore le bon tempo

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publié le 13 avril 2005 à 1h45

Les plus mauvaises langues socialistes commencent à évoquer Lionel Jospin. Pas pour appeler l'ancien Premier ministre à la rescousse. Mais pour réveiller le souvenir de sa calamiteuse campagne présidentielle de 2002. Et la comparer à celle que mène aujourd'hui la direction du Parti socialiste pour le oui à la Constitution.

Car, quinze jours après avoir changé de slogan («L'Europe sociale passe par le oui») et tenté de réajuster leur stratégie, les tenants du oui n'ont toujours pas réussi à stabiliser leur argumentaire. De jour en jour, ils restent ballottés entre les aléas de l'actualité et les sujets imposés par d'autres, partisans du oui, à droite, ou militants du non, à gauche. Jean-Luc Mélenchon un jour, Jean-Marie Le Pen le lendemain, en attendant Jacques Chirac demain soir: d'autres donnent le ton d'une campagne qui échappe à François Hollande, incapable de donner chair à la Constitution pour inciter les électeurs de gauche à l'approuver. Résultat, l'écho assourdi du oui socialiste rebondit sur des sujets collatéraux, la directive Bolkestein par-ci, les animateurs télé du show Chirac par-là...

«Hors sol». Pourtant, François Rebsamen, directeur de la campagne du PS, avait promis le 30 mars une campagne «pédagogique» sur le texte. Elle donne plutôt l'impression de papillonner dans le bocal du contexte. Un dirigeant du PS évoque une «campagne hors sol». Le tout dans une cacophonie qui n'en finit pas: hier encore, le député du Val-d'Oise Dominique Strauss-Kahn s'est démarqué