Arrivé il y a cinq semaines, le ministre de l'Economie peine à imprimer sa marque. Ce matin, le Conseil des ministres examinera un projet de loi qui n'a de Thierry Breton que le nom. Les dispositions du «projet de loi pour la confiance et la modernisation de l'économie» étaient déjà dans les tuyaux depuis Hervé Gaymard, voire avant. Il y manque surtout le soutien à la consommation par le déblocage de la participation des salariés, voulu par Jean-Pierre Raffarin et promis pour le mois d'avril.
Le ministre sait qu'il a peu de temps, maximum dix-huit mois, pour faire ses preuves, mais il répugne néanmoins à fixer des objectifs en matière de comptes publics. «A Bercy, on voit trop le ministre des Finances, pas assez celui de l'Economie», analyse-t-il. Résultat, il met à égalité l'objectif de baisse de la pression fiscale et celui de réduction du déficit. Pour le moment, Thierry Breton semble obsédé par la parution de ses «indicateurs» de performance du pays. Une quarantaine de statistiques qui permettront selon lui de «réconcilier les Français avec l'économie». Il compte beaucoup sur son «chariot type de la ménagère» pour démontrer que les prix de la grande consommation vont baisser de 5 % en 2005. Au ministère, une mauvaise langue susurre : «Pour le moment, il n'a fait que de la communication. Cela ressemble à Raffarin.» Le fait que Breton voyage beaucoup accentue ce sentiment : la semaine dernière, il était au Conseil des ministres de la zone CFA au Bénin. Mardi, il assistait a