Jospin en campagne. L'ex-Premier ministre participait hier soir à l'assemblée générale des trois sections socialistes du XVIIIe arrondissement de Paris. Pour la première fois, il a livré son point de vue sur la campagne référendaire avant d'y «prendre toute [sa] part de la manière la plus nette possible».
Dans la salle exiguë de la rue Trétaigne, le retraité du 21 avril 2002 a fait remarquer à la petite centaine de camarades réunis que, «cette fois, contrairement à Maastricht, il faudra partir du non pour aller au oui». Pour cela, il a recommandé à ses amis de ne faire preuve «ni d'arrogance, ni de mépris» mais d'être «pédagogiques». C'est ce qu'il s'est employé à faire durant une bonne vingtaine de minutes. Affûté, il a assuré que le rejet du traité «ne changerait rien ni à la présidence de Chirac ni à ce gouvernement ou à celui qui lui succédera». Constatant que le climat était «malsain», empreint de «frustrations», de «déceptions», que «les Français ont envie de dire merde à quelqu'un ou à quelque chose», il a fait valoir que le non «allait exonérer le gouvernement de sa politique et rendre responsable Bruxelles». Et d'insister : «Si on veut réconcilier la politique européenne et la politique intérieure, il faut attendre 2007.» Tout le monde aura compris : patientez avec moi.
Il a également répondu à ceux qui à gauche estiment que le traité constitutionnel fait le jeu du capitalisme : «Je ne pense pas que l'Europe soit libérale. Il y a une pression du marché, de la mondiali