«Ma femme m'a dit que...» «Un pote m'a envoyé un SMS pour...» Heureusement que les socialistes partisans du oui à la Constitution européenne ont des amis, des épouses, des compagnes ou des enfants qui étaient, jeudi soir, devant la télévision pour regarder Jacques Chirac. Et leur dire ce qu'ils ont pensé de la prestation du chef de l'Etat sur TF1. Car, sinon, ils n'auraient pas d'avis... Et comme beaucoup étaient effectivement en meeting ou en réunion publique pour défendre le oui, ils ont une bonne excuse : «Je n'ai pas pu le regarder. Je ne vais tout de même pas commenter une émission que je n'ai pas vue», disent-ils.
Consigne. A moins que ce silence n'en dise long sur l'embarras du PS. «Je me mets à leur place. Qu'est-ce que vous voulez qu'ils disent ? Ni qu'il a été bon, pour ne pas donner le sentiment qu'ils le soutiennent. Ni qu'il a été mauvais, sauf à tirer une balle dans le pied du oui», commente un socialiste partisan du... non. Dès mercredi, lors du comité hebdomadaire de campagne, la direction du PS avait arrêté sa stratégie : «No comment.» Vendredi, l'entourage de François Hollande confirmait : «On ne va pas se mettre à commenter la campagne de Jacques Chirac.» Les socialistes ont en effet suffisamment de mal à s'occuper de la leur pour ne pas se mêler de celle du chef de l'Etat. Hollande, le premier secrétaire du PS, profitera sans doute de son discours, samedi à Toulouse, pour répondre à l'intervention du Président, mais il le fera «en creux seulement», prévien