«Guéret-sur-Seine». Samedi, aux confins sud de la Seine-et-Marne, entre deux boucles du fleuve et à deux pas du château de Fontainebleau, des élus, syndicalistes et simples citoyens «marchent pour l'emploi». Cette fois, il ne s'agit pas de sauver les services publics comme en mars à Guéret, dans la Creuse. Mais de sauver des postes de salariés du secteur privé. La récente annonce de la suppression effective ou programmée de près de 600 emplois et des menaces sur 800 autres a enclenché une mobilisation (presque) générale.
213 emplois en jeu. A l'origine de ce branle-bas de combat pour l'emploi, le maire de Champagne-sur-Seine. François Roger veut faire la démonstration que «la politique sert encore à quelque chose. Lorsqu'on a la chance d'être élu, on ne sert pas seulement à mettre du goudron sur la chaussée. On fait aussi le service après-casse sociale». De son bureau de la mairie, ce quadragénaire divers gauche a une vue plongeante sur le site d'ABB, une multinationale dont le siège est à Zurich (Suisse). Ici, la société fabrique des «machines tournantes», des moteurs électriques fabriqués sur mesure. Malgré des bénéfices substantiels (210 millions d'euros en 2004) et un carnet de commandes en hausse (plus 8 % au dernier trimestre), la société a décidé de fermer le site de Champagne-sur-Seine. 213 emplois sont en jeu. D'après Manuel Gomez, ajusteur-tourneur et délégué de la CGT à ABB, «la direction a décidé de fermer le site de Champagne parce que, paraît-il, c'est celui