Ils enragent. Vendredi en début de matinée, alors que les décombres fument encore à l'intérieur de l'hôtel aux fenêtres calcinées, des proches attendent. «Je suis là depuis deux heures, hurle une jeune femme en pleurs, on nous parle comme à des chiens. On pourrait nous donner une liste des victimes quand même.» A quelques mètres, une autre femme de nationalité malienne fond en larmes devant les barrières du périmètre de sécurité autour de l'hôtel Paris-Opéra, où 20 personnes, dont dix enfants, ont trouvé la mort dans la nuit de jeudi à vendredi. «Je voudrais simplement savoir si mes amis sont vivants.»
Piège. Le sinistre a fait aussi 53 blessés dont 11 graves, tous hébergés dans cet établissement de six étages de la rue de Provence, une artère étroite derrière les Galeries Lafayette, dans le IXe arrondissement de Paris. Devant la cellule psychologique, Ibrahima Sylla, un avocat d'origine sénégalaise, s'emporte : «Depuis 4 heures du matin, on attend de savoir. On n'a pas besoin de psy, ce qu'il nous faut, ce sont des nouvelles. Un cousin, sa femme, leurs deux enfants vivaient dans cet hôtel.» Tous devront attendre encore un peu pour consulter une liste provisoire des survivants. «Ma cousine logeait à l'hôtel depuis quatre mois. Son nom n'est pas écrit sur la liste. C'est une catastrophe», soupire Serge Gnohan. Certains s'effondrent dans les bras des secouristes.
C'est à 2 h 21 vendredi que le feu s'est déclaré au premier étage, avant de se propager dans l'u