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Libération

L'Elysée justifie sa stratégie

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L'entourage présidentiel considère avoir neutralisé les questions gênantes.
publié le 16 avril 2005 à 1h47

Le doute. Au lendemain de la prestation télévisée de Jacques Chirac, les partisans du oui, à gauche comme à droite, n'étaient pas franchement rassurés. Les réactions sans grand enthousiasme des responsables de la majorité laissent entendre que le chef de l'Etat doit désormais passer à la vitesse supérieure. Le «pessimisme» ambiant qu'il a voulu combattre, jeudi soir, s'est abattu sur ses troupes.

Le ministre de l'Education nationale, François Fillon, a ainsi jugé le prof Chirac «convaincant», tout en soulignant qu'il «faudra d'autres émissions pour permettre, notamment au Président, un exposé plus pédagogique de ce qu'est la Constitution». En d'autres termes, il a intérêt à faire plus et, surtout, mieux. Silencieux sur le fond, François Bayrou, a jugé que la forme retenue par Jacques Chirac pour parler aux Français prêtait «à confusion et à dispersion».

Selon les premiers sondages réalisés après l'émission, le non a progressé après la prestation du Président. Il s'établit désormais à 56% des intentions de vote (+3) selon Ifop-Paris Match (1). 56% également (+1) pour l'enquête CSA-Le Parisien (2). Mais, du côté de l'Elysée, pas question de verser dans la sinistrose. Pour les conseillers du Président qui avaient imaginé le concept de son entrée en campagne, «cette émission était nécessaire pour purger tous les fantasmes sur l'Europe et la Constitution. Nous voulions faire émerger les questions telles que les jeunes Français se les posent. Jacques Chirac a affronté leur réalité,