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Libération

Le Pen tient à son non

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Le leader du FN vise un premier rôle dans la campagne et espère tirer profit d'un rejet du traité.
publié le 18 avril 2005 à 1h48

Le Pen sort de sa boîte. Jusqu'alors absent d'une campagne référendaire au cours de laquelle il s'est fait piquer le beau rôle, le leader d'extrême droite entend profiter de la montée de l'hostilité à la Constitution européenne dans l'opinion. Pas question de laisser échapper les dividendes d'une éventuelle victoire du non le 29 mai. A 76 ans, le président du FN espère trouver là une ultime occasion de rebondir avant 2007, et notamment de faire taire les divisions internes qui plombent son mouvement. Invité hier soir du Grand Jury RTL-le Monde-LCI, Jean-Marie Le Pen a donc tenté de récupérer l'oriflamme du non.

Devin. «Je suis le plus ancien dans le grade le plus élevé, a-t-il lancé. Si vous regardez la grosseur des bataillons, je ne sais pas quelle est celle de ceux de M. Fabius alors que je connais la grosseur des bataillons du FN.» Le Pen s'est, comme toujours, voulu prophète : «J'ai pressenti dès le traité de Rome [de 1957, ndlr] que nous étions engagés dans un processus dont les promoteurs voulaient faire des Etats-Unis le modèle.»

Et pour le devin frontiste, l'enjeu du référendum n'est pas mince. A ses yeux, la vraie question posée aux électeurs n'est pas «approuvez-vous le projet de Constitution européenne ?» mais «est-ce que vous voulez que la France disparaisse ?» Et de ressasser cette perspective qu'il a déjà maintes fois annoncée en un demi-siècle de carrière politique : «Si, par malheur, cet édifice juridique et politique était admis, ce serait la fin de la France,