Le Luc (Var) envoyé spécial
Pour vendre une Constitution européenne, le militaire est un client beaucoup plus agréable que le jeune «panélisé» de TF1. Il ne pose pas de questions qui dérangent, ne trimbale pas en bandoulière un «pessimisme» déroutant, et s'il a à se plaindre il le fait discrètement et dans les cénacles appropriés. C'est dire si à l'école franco-allemande de formation à l'hélicoptère Tigre du Luc, en Provence, Jacques Chirac a savouré hier son bonheur...
Ambitions. Loin de Paris et des fauves Villepin-Raffarin (lire page 12), le chef de l'Etat a pu discourir sur ces grands enjeux de l'Europe qui ne semblent guère toucher les Français : la consolidation de la paix, les coopérations au sein de l'UE liées à la défense, le partenariat franco-allemand encore et toujours «comme moteur de la construction de l'Europe de la défense». Accompagné de la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, et du secrétaire d'Etat allemand, Hans-Georg Wagner, Jacques Chirac s'est efforcé de montrer à quel point cette Europe de la défense encore très embryonnaire constitue l'une des ambitions majeures du traité de Constitution européenne. A l'entendre, le texte «affirme l'ambition d'un projet commun pour la paix et la sécurité. Il a consacré les vues que la France et l'Allemagne, rejoints par le Royaume-Uni, n'ont cessé de porter depuis plusieurs années. Il sera le socle de l'Europe de la défense et permettra de lui donner de nouvelles impulsions».
«Solidarité». Concrètement, exp