Belfort envoyé spécial
Match retour. Hier soir, François Hollande, le premier secrétaire du Parti socialiste, était à Belfort sur les terres de Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC et partisan du non à la Constitution. Le match aller avait eu lieu la veille à Paris, sur la scène du Théâtre du Rond-Point à l'occasion d'un débat organisé par le Monde. Paris-Belfort, ou comment François Hollande, qui assure que «le PS n'est pas en crise», tente d'affaiblir le non de gauche en agitant «l'épouvantail» Chevènement, ex-adversaire de Lionel Jospin à la présidentielle de 2002 et donc coresponsable de la défaite du 21 avril. Car, même si le patron du PS se défend de manier «l'anathème» contre les tenants du non, le souverainiste Chevènement, qui a quitté le PS en 1992 au moment de Maastricht, occupe une place de choix au panthéon socialiste des diviseurs de la gauche.
Ironie. Hier soir à Belfort, juste avant de rejoindre la salle des fêtes où l'attendaient 500 personnes, François Hollande ne s'est pas privé de rappeler que celui qui avait dit non à la monnaie unique l'accepte par «pragmatisme» quinze ans plus tard. «La logique voudrait que ceux qui ont dit non prônent aujourd'hui la sortie de l'euro. Mais personne ne le dit, car tout le monde sait qu'il a été un progrès.» Et le patron du PS d'ironiser : «Dans dix ans, quand un nouveau traité sera proposé, les partisans du non nous diront : "Bon, le traité constitutionnel, on le garde", mais ils diront encore non au procha