Bruxelles (UE) correspondance
«Principe du pays d'origine» contre «reconnaissance mutuelle». Les députés européens ont entrepris hier de décortiquer la série d'amendements présentée par l'eurodéputée allemande Evelyne Gebhardt (Parti socialiste européen), rapporteure de la version corrigée de la directive dit Bolkestein sur la libéralisation des services. Sa remise à plat radicale désoriente les eurodéputés libéraux et conservateurs, qui défendent l'ouverture du marché des services, censé doper la croissance et l'emploi.
Evelyne Gebhardt propose de remplacer le très controversé principe du pays d'origine qui permettrait à une entreprise de proposer ses services dans toute l'Union européenne en respectant sa seule loi nationale par un autre principe, celui de la «reconnaissance mutuelle». Principe en vertu duquel le professionnel qui propose ses services à l'étranger doit respecter le droit du travail et le droit social du pays d'accueil (Libération du 14 avril). L'eurodéputée allemande propose également qu'une série de professions fasse l'objet d'une harmonisation minimale.
Les socialistes et les Verts ont plutôt bien accueilli ces modifications en profondeur du texte de Bolkestein. A l'inverse des parlementaires de droite, dont l'objectif primordial reste, comme l'a rappelé l'un d'eux, «de permettre aux prestataires de proposer leurs services dans les pays de l'UE avec le minimum d'interférence». «Il faut que le champ d'application soit le plus large possible», a insisté