C'est Ernest-Antoine Seillière qui le dit: «Le non affaiblirait les chances du modèle social européen.» Le président du Medef, qui passera la main le 5 juillet, présentait hier le calendrier de sa succession (lire ci-contre). Commentant au passage les enjeux du référendum sur la Constitution européenne, il a plaidé pour l'Europe sociale et contre l'ultralibéralisme. «Le Medef n'a pas le droit de vote, mais s'il l'avait il voterait oui», a expliqué le patron des patrons, s'appuyant sur des études d'opinion montrant qu'une «très large majorité» de chefs d'entreprise est favorable au projet de traité. «Ce n'est pas notre rôle de faire campagne», a poursuivi Seillière, mais le Medef défend «un point de vue stratégique», car l'Europe doit faire face à deux écueils : «Le transfert d'une partie des fabrications vers d'autres pays», et «le retard pris dans la capacité à innover».
Mise en garde. Le président du Medef a essayé d'éviter que le camp du oui apparaisse comme celui des patrons. Il s'en est donc tenu à un argumentaire économique et social. «Si le non l'emportait, a-t-il expliqué, la capacité qu'aurait l'Europe, avec ses 25 Etats et ses 450 millions d'habitants, de participer au débat mondial et de défendre son modèle serait affaiblie face aux autres pays, les Etats-Unis bien sûr, mais aussi les puissances émergentes que sont la Chine, l'Inde, le Brésil et les Etats d'Amérique du Sud.»
Poussant plus loin sa profession de foi sociale, il s'est posé en défenseur d'«un modèle où