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Libération

L'intouchable

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publié le 21 avril 2005 à 1h45

Décembre 2000. Les confessions posthumes de l'ancien faux-facturier du RPR Jean-Claude Méry jettent, pour la énième fois, une lumière étrange sur les relations entre Jacques Chirac et l'argent. Face à Patrick Poivre d'Arvor, le chef de l'Etat ne cille pas : «Si vous interrogez les gens qui me connaissent, en Corrèze ou à Paris, vous n'en trouverez jamais qui disent que je suis un homme d'argent.»

Juillet 2001. Cette fois, ce sont les révélations d'un voyagiste de Neuilly sur des déplacements privés réglés en espèces qui tiennent l'opinion en haleine. En titrant «Liberté, égalité, impunité ?», The Economist, la bible des milieux d'affaires, ironise : «Chirac fait de la politique depuis quarante ans, au service des contribuables, mais aussi à leurs frais, nourri et logé avec un faste que la plupart d'entre eux peuvent difficilement imaginer.» Le 14 juillet, de nouveau face à PPDA, Chirac évacue la question de son célèbre «pschiiittt», tout en lançant, brutal : «Lorsque, pour m'atteindre, on s'en prend à ma fille ou à ma femme, alors là, je trouve que les limites sont franchies. Je trouve cela scandaleux.»

Argent public, argent privé. Destin d'homme d'Etat et vie d'une famille où la politique occupe chaque seconde. Dans le clan Chirac, les frontières n'existent pas. Voilà pourquoi Jacques et Bernadette ponctionnent, entre 1987 et 1995, 9,5 millions de francs publics confiés en liquide aux cuisiniers personnels du maire de Paris pour leurs frais de réception. Ou encore pourquoi Ja