Il a eu des rivaux, plusieurs, des fils spirituels, deux, et des jeunes ambitieux pressés de lui mordre les mollets, beaucoup. De tous ceux-là, il ne reste plus que Nicolas Sarkozy, ou presque. En vingt ans, Jacques Chirac a réussi à faire le vide dans la droite française. Les concurrents, vieux ou jeunes, ont été éliminés, laminés, étouffés.
Valéry Giscard d'Estaing, avec lequel Chirac constitua longtemps le couple infernal de «Plic» et «Ploc», a fini par renoncer à l'Elysée. Edouard Balladur a mis fin à ses ambitions présidentielles au soir de sa défaite du premier tour en 1995. Avant lui, un autre ancien Premier ministre, Raymond Barre, avait aussi jeté l'éponge. La génération suivante, celle des sexagénaires, n'a pas eu plus de chance. Alain Juppé, né en 1945, aujourd'hui en congé de politique pour avoir plongé les mains dans le cambouis du système chiraquien, reste plombé par une déplorable popularité. Philippe Séguin (1943), fils ombrageux, préfère désormais distribuer ses blâmes depuis la présidence de la Cour des comptes. Quant à François Léotard (1942), longtemps (auto)désigné comme jeune espoir de la droite, il a pris sa retraite politique la soixantaine venue, sans jamais être monté plus haut, dans la hiérarchie gouvernementale, que ministre de la Défense.
La liste est longue de ces morts vivants du postgaullisme, de Charles Pasqua à Alain Madelin, Philippe de Villiers ou l'éphémère bande des «rénovateurs» de 1989 qui prétendaient incarner la relève, sous la houlett