Menu
Libération

Parce qu'il n'aime pas cette Europe, Sarkozy votera oui

Article réservé aux abonnés
Le président de l'UMP a affiné son argumentaire protraité: il légitime certains arguments des opposants.
publié le 22 avril 2005 à 1h52

Vous n'aimez pas l'Europe telle qu'elle est ? Alors votez oui. C'est, en substance, le message que Nicolas Sarkozy martèle depuis quelques jours dans sa campagne référendaire. «C'est le seul argument qui marche avec les non, et j'ai mis du temps à le trouver», confie, très content de lui, le président de l'UMP.

A cinq semaines du référendum sur la Constitution européenne, Nicolas Sarkozy a donc revu l'ensemble de son matériel électoral. Dans un nouveau tract tiré à 2,5 millions d'exemplaires, intitulé Vous voulez changer d'Europe ? , le patron de l'UMP n'hésite pas à légitimer certains arguments employés par le camp du non. «Vous voulez en finir avec l'anonymat des bureaucrates européens ? Vous ne souhaitez pas, à terme, l'entrée de la Turquie ? Votez oui !»

Ce curieux pas de deux qui met en scène l'attraction-répulsion vis-à-vis de Bruxelles, le président de l'UMP l'assume. La semaine dernière, devant les viticulteurs en colère de l'Hérault, le député des Hauts-de-Seine avait déjà développé ce raisonnement : «Si vous votez non, ça ne vous fera même pas plaisir. Vous allez garder l'Europe telle qu'elle est, et vous allez continuer à mourir. Alors votez oui. De toute façon, ça ne peut pas être pire qu'aujourd'hui...»

Critiquer l'Europe actuelle pour faire voter oui, il fallait y penser. «L'UMP a pour ambition d'être le syndicat de tous les Français, explique un conseiller de Sarkozy. Partir des critiques que nous entendons est le meilleur moyen d'amener les gens vers le oui.»

En