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Libération

La montée du non passionne Varsovie

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publié le 23 avril 2005 à 1h53

Varsovie de notre correspondante

«C'est maintenant aux Polonais de croiser les doigts pour les Français», a résumé le Premier ministre polonais, le social-démocrate et proeuropéen Marek Belka. Il y a un an, les Français s'inquiétaient de savoir si les Polonais allaient approuver leur entrée dans l'Union. Aujourd'hui ceux-ci suivent de près les sondages en France, partagés entre incompréhension, inquiétude et satisfaction sournoise.

Aux yeux du président Aleksander Kwasniewski, la France endosserait une «énorme responsabilité» en rejetant le traité «après l'avoir proposé». «Cette Constitution a été en grande partie écrite par les Français», a-t-il souligné, rappelant que Valéry Giscard d'Estaing présidait la Convention. Les Polonais n'ont en outre pas oublié que les Français furent parmi les plus fervents opposants à la référence aux racines chrétiennes de l'Europe.

Inquiets de l'impact qu'aurait un non français, une vingtaine d'intellectuels et hommes politiques polonais ont signé une «lettre ouverte à la France» l'appelant à voter oui : «Au nom des liens qui ont uni nos deux pays pendant des siècles, au nom de l'affection que nous portons à la France, nous nous permettons de vous adresser un appel à voter en faveur du traité.» Parmi les signataires, l'ancien président et chef historique du syndicat Solidarité, Lech Walesa, les ex-Premiers ministres Tadeusz Mazowiecki et Wlodzimierz Cimoszewicz, le dernier survivant du commandement de l'insurrection du ghetto de Varsovie, Marek