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Libération

Scènes de la vie de campagne

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publié le 23 avril 2005 à 1h53

Plus que cinq semaines, cinq semaines avant le «séisme» annoncé, programmé, attendu. Avec ou sans lunettes noires, avec ou sans visière de la main, à droite comme à gauche, le camp du oui ne voit rien venir d'autre que la défaite. Trois ans après, c'est bien une réplique du 21 avril, date du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, que les partis de gouvernement, tous favorables au traité constitutionnel européen, s'apprêtent à endurer le 29 mai. Depuis plus d'un mois, une vingtaine de sondages consécutifs ont tous annoncé la victoire du non. Et l'intervention télévisée de Jacques Chirac le 14 avril n'y a rien changé. Au contraire, en décalage avec ses 83 jeunes interlocuteurs, la laborieuse prestation du chef de l'Etat n'a fait qu'illustrer un peu plus ce fossé qui ne cesse de se creuser entre gouvernants et gouvernés. «Usé, vieilli, fatigué», Chirac ? A l'image des défenseurs du traité qui peinent à comprendre les angoisses de la France de 2005. Ils sont remontés sur scène, se sont plongés dans les 448 articles pour en faire la pédagogie, certains avec application, d'autres, comme Nicolas Sarkozy, sans entrain, et presque tous en pensant déjà à 2007. Et souvent leur oui poussif, vanté dans des salles mornes, se heurte à un non résolu, parfois enthousiaste, souvent agressif.

Sarkozy gêné aux entournures du oui

Costume rayé, lunettes noires, air pincé, «Môssieur» Sarko est en campagne. Forcée. Le président de l'UMP se fait violence. Pas simple de vendre le oui pour v