Le oui relèverait-il la tête ? Après avoir longtemps pronostiqué la victoire du non au référendum sur la Constitution européenne, François Bayrou a quelque peu changé d'avis. «Quelque chose est en train de changer dans cette campagne. Les partisans du oui se mobilisent enfin comme ceux du non. Les millions de Français proeuropéens ne laisseront pas abattre la construction européenne», confiait-il, mardi, avant une séance de dédicace de son livre intitulé Oui. Il n'y avait pourtant pas foule dans la librairie d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Vingt personnes, à peine, faisaient la file d'attente pour recueillir l'autographe du président de l'UDF.
«Réveil». Mais pour Bayrou, pas de doute : le oui a désormais le vent en poupe. Pas dans les médias, encore moins dans les sondages, mais plutôt sur les marchés, dans la rue et dans les meetings, où le «frémissement du oui» devient perceptible. «Après avoir vu monter le non sans déplaisir, comme un message adressé aux puissants de l'heure, les Français proeuropéens sont en train de se réveiller», a-t-il déclaré quelques heures plus tard devant 300 personnes réunies dans une salle paroissiale de Clamart (Hauts-de-Seine). Paroissiale, et pas municipale, car le maire (PS) de la ville, Philippe Kaltenbach, partisan du non, a refusé de prêter ses locaux à Bayrou. Ce qui n'a pas empêché un de ses adjoints, partisan du oui, de faire le déplacement et de prendre la parole parmi les centristes. «Ravi de pouvoir discuter avec des socialis