Bruxelles (UE), de notre correspondant.
A vingt-cinq Etats membres, voire plus de trente demain, l'Union est devenue un mastodonte difficile à mouvoir. Comment éviter le surplace si tous ne sont pas prêts à marcher du même pas ? Aujourd'hui, par exemple, si les douze Etats membres de la zone euro souhaitaient renforcer leur intégration en harmonisant leur fiscalité (notamment la TVA et la taxation des entreprises) ou leurs politiques sociales, ils buteraient sur l'exigence du vote à l'unanimité. Les «coopérations renforcées», introduites par le traité d'Amsterdam en 1997, visent justement à contourner ces blocages. Elles ont été facilitées par le traité de Nice de 2001 et le sont encore plus dans la Constitution européenne.
Laborieux. La crainte d'être stoppé par les pays les moins allants n'est pas nouvelle : elle remonte à 1973 et l'adhésion du Royaume-Uni et du Danemark, très réticents à dépasser le cadre du traité de Rome de 1957. Mais l'élargissement, qui s'est accéléré avec la chute du mur de Berlin, a montré les limites du système : au sein d'un Conseil des ministres de plus en plus pléthorique, la paralysie est garantie dans les matières soumises à l'unanimité, la majorité qualifiée, nécessaire pour prendre des décisions au sein du Conseil des ministres, devenant de plus en plus difficile à réunir.
La première tentative de coopération renforcée a eu lieu en marge des traités, en 1985, afin de contourner le blocage de Londres, lorsque cinq des six pays fondateurs ont sig