Maraussan, envoyée spéciale.
Maraussan au coeur d'une polémique de gauche. Objet de la querelle : deux réunions publiques l'une des tenants du non à la Constitution européenne, avec José Bové, l'autre des partisans du oui, avec François Hollande et Daniel Cohn-Bendit qui se sont tenues hier dans ce village de l'Hérault. Tous venaient célébrer Jean Jaurès, venu ici, il y a cent ans, encourager le mouvement coopératif. Cette querelle entre pro et antitraité laisse de marbre certains habitants, comme Michel, qui a fermé son bar hier après-midi : «Le oui, le non, l'Europe, Jean Jaurès, Maraussan, je ne vois pas le rapport. Je crois qu'on mélange tout. Avec Attac, la LCR, du oui, du non, des viticulteurs plus des électrons libres qui vont dans les manifs, vous savez...», tente-t-il de se justifier.
En bus. Comme lui, la plupart des commerçants de Maraussan, 3 222 habitants, n'ont pas ouvert leur boutique. Par peur des débordements, plutôt que pour rencontrer José Bové, le leader de la Confédération paysanne, ou François Hollande, premier secrétaire du PS, et l'eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit, en compagnie d'une brochette d'élus de gauche de la région Languedoc-Roussillon, dont son président (PS) Georges Frêche.
Les deux réunions ont attiré quelque 2 500 personnes (lire ci-dessous). Mais la majorité des spectateurs, arrivée en bus de toute la région, n'était pas maraussanaise. «Les habitants, ça leur passe au-dessus. Sauf ceux qui s'impliquent dans l'organisation, et les élus»